[Livre] Les Chronolithes - Robert Charles Wilson - 2003

Le Thème : En 2020 - dans une humanité à la dérive-, un obélisque de plus de 100 mètres de haut, d'un bleu impossible, gelant un paysage de jungle dévasté apparaît sur la côte Thaïlandaise. Ce monument commémore une victoire, celle d'un seigneur de la guerre nommé Kuin. Mais cette victoire n'aura lieu que dans 20 ans et 3 mois : en 2041...

La critique : La première idée forte de ce roman est de détruire une idée reçue. Alors que nos monuments célèbrent des faits glorieux passés afin que les anciennes générations parlent aux nouvelles, cet obélisque parle d'un évènement et d'un individu qui n'existe pas encore à d'"anciennes" générations.
Qui a voulu cette apparition ? Qui est Kuin ? Un futur dictateur ou un messie ?
La seconde force de ce livre est que derrière un thriller temporel perce une réflexion sur le fanatisme, le culte du héros et l'aspect dangereux de toute idéologie ou religion.
Mais tout en faisant oeuvre pédagogique, l'auteur sait rester dans la description de personnages de chair et de sang, proches de nous et confrontés à une expérience extraordinaire.

[Livre] Le fantôme de Munich - Georges-Marc Benamou - 2007

Le thème : Août 1969 : une jeune fille d'origine tchèque, débarque dans une petite île sur le Rhône. Elle arrive en France, c'est la fin du Printemps de Prague. Sa mission : percer l'énigme des accords de Munich en retrouvant le dernier survivant du 29 septembre 1938, Edouard Daladier. L'ancien président du conseil, que l'on croyait mort, vit reclus dans une cabane de pêcheur...


La critique : Ce très intéressant roman dévoile l'engrenage des fameux Accords de Munich et analyse les formes concrètes de la dureté politique de 1938. Il décrit comment les règles internationales rationnelles, la diplomatie Wesphalienne dont Daladier et Chamberlain sont les représentants sont pulvérisés par un dictateur (Hitler et ses sbires) sûr de lui et de sa stratégie. Jouant subtilement sur la peur d'un nouveau cauchemar à la 14-18, Ribbentrop et Hitler pratiquent une morale barbare où les diplomates "bon teint" sont clairement hors-jeu.
Le long de ce roman, on suit le président Daladier dans son cheminement psychologique. Ni héros, ni zéro, il est un homme politique digne et estimable. Pourtant, guidé uniquement par les seuls intérêts de la France, il n'aura pas su créer LA RUPTURE politique nécessaire face à des adversaires/ennemis aussi déterminés. Daladier est sorti KO de ces accords de Munich et le jugement de l'histoire fut très sévère. Mais qui à cette époque et dans ces conditions auraient pu faire d'autres choix ?
D'autres hommes viendront après 1939 pour répliquer aux fascismes, mais cela est une autre histoire.

[Livre] Les contes du chat perché - Marcel Aymé - 1935

Le Thème : "Les Contes du chat perché" est un recueil de contes de Marcel Aymé, publié pour la première fois en 1934. Elles mettent en scène Delphine et Marinette, deux jeunes sœurs, filles de paysans. Au fil de leur vie simple, elles ont pour complices dans leurs aventures les animaux de la ferme (poules, chat, bœufs, canards) et de la forêt, ou même parfois d’ailleurs (l’Éléphant).

La Critique : Ah quelle douceur et quelle plaisir de relire ces contes en étant plus âgé. Derrière de petites histoires drôles et bien écrites, on y découvre des pépites de réflexion sur des thèmes aussi différents que la critique de l'ordre établi (le boeuf), la différence entre théorie scientifique et pratique (le problème), le réel et le symbolique (les pots de peinture).
Destinés selon Marcel Aymé, aux « jeunes de 4 à 75 ans », ces contes entremêlent la peinture réaliste du milieu paysan de la France des années 30 et un merveilleux qui naît des situations les plus quotidiennes. Porteurs de morale, mais toujours teintés d’humour, ces récits prennent le parti des animaux et des enfants contre la bêtise et la rudesse des adultes.

[Livre] Le futur selon Kubrick - Piers Bizony - 1999

Le Thème : 2001 : le futur selon Kubrick s’appuie sur une masse de documents iconographiques rares et d’entretiens inédits pour retracer la genèse d’un film extraordinairement complexe, sous la houlette du cinéaste le plus perfectionniste de son temps.

La Critique : (note de l'éditeur)

En 1964, Stanley Kubrick annonce à Arthur C. Clarke son intention de réaliser ce qui doit être « le film de science-fiction par excellence », et l’invite à en écrire le scénario avec lui. L’association de ce jeune réalisateur et du romancier anglais sera à l’origine de la plus grande aventure artistique et technologique que connaîtra jamais le cinéma de science-fiction : 2001, l’odyssée de l’espace.

Fort du succès commercial de ses deux films précédents, Lolita et Docteur Folamour, Kubrick obtient de la MGM une liberté artistique totale et un budget colossal pour l’époque. Il faut dire que le contexte est favorable à la réhabilitation d’un genre réservé jusqu’alors au public adolescent. L’aéronautique et l’anticipation sont à la mode depuis que John F. Kennedy a lancé son pays dans la course à l’espace, pour répondre aux progrès soviétiques en ce domaine. En 1968, La NASA dépense chaque jour plus de dix millions de dollars, soit l’équivalent du budget final de 2001, l’odyssée de l’espace.

En 1969, quelques mois après la sortie du film, l’homme marchera sur la Lune.

« Je n’ai jamais rien vu de comparable à 2001, et je n’ai jamais compris pourquoi les films de science-fiction, jusqu’alors, manquaient à ce point d’ambition. Des cinéastes comme Steven Spielberg ou Ridley Scott ont fait beaucoup pour ranimer le genre. Mais rien n’est à la hauteur de l’audace et de l’originalité de 2001. Il est très rare que les visions du futur que nous propose le cinéma restent crédibles très longtemps. La plupart des films de science-fiction des années soixante-dix, par exemple, paraissent incroyablement datés. Les prophéties de 2001 semblent toujours tournées vers l’avenir ».

[Livre] Hergé et les bigotudos - Philippe Goddin - 1991

CRITIQUE PARUE DANS WWW.TINTIN.COM
Un compte-rendu très détaillé de la création du dernier album que Hergé ait achevé.

Sur le mode de création hergéen, on ne disposait jusqu'à présent que d'informations partielles, privilégiant les aspects les plus techniques du travail. L'ouvrage de Philippe Goddin vient à point pour combler cette lacune et éclairer en profondeur la naissance d'une aventure.

A partir de l'exemple "Tintin et les Picaros", récit dont la gestation a duré près de 15 ans, et pour lequel une impressionnante quantité d'archives a été conservée, l'auteur décrit la genèse d'une histoire, depuis la première intuition de ce qui s'appela longtemps "Tintin et les Bigotudos" jusqu'à l'album terminé.

Evoquant de manière vivante et rigoureuse les étapes de l'élaboration, Philippe Goddin révèle des gags méconnus, des séquences inédites, des versions abandonnées. Il nous montre aussi un Hergé en proie au doute, multipliant les hypothèses jusqu'au vertige, comme s'il craignait de laisser échapper l'essentiel ... Bref, une passionnante enquête au pays de la création Hergéenne.